Hommes des médias, otages des politiciens ?

25 octobre 20180
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Journaliste,bourreau ou otage des hommes politiques ? La question semble parfois diviser l’opinion.L’un peut-être le bourreau de l’autre,comme l’un peut être pris en otage par l’autre.Les abus de pouvoir rentre en jeu et soumettre l’homme des médias à des violences verbales ou physiques.Les indignations pleuvent.Et cela fait couler beaucoup d’encre et de salive.C’est le cas de ce libre propos d’un étudiant Juriste -Journaliste.

La question agace parfois ! Pourquoi diantre permette-t-on aux politicards d’user et d’abuser de leurs titres ronflants et gonflants pour menacer, intimider et quelquefois agresser les hommes des médias ? On se croit tout permis ! Quand on se croit tout permis, ça donne ça : « Cassez la caméra ! Cassez-moi ça ». C’est au vu et au su de tous.Quel dommage ! On parle souvent de « Journaleux » quand il faut qualifier un journaliste qui a tordu le cou aux règles d’éthique et de déontologie. Et voilà un politicard, non pardon, un politicien, un bon politicien, qui, au lieu de promouvoir les valeurs républicaines, viole la liberté de la presse. Au lieu de conscientiser, il incite à la haine et à la violence. Un bon exemple. Une bonne leçon de démocratie donnée aux populations. Et pourtant, Voltaire nous enseigne que même si nous ne sommes pas d’accord avec ce que disent les autres, nous devons nous battre pour qu’ils aient le droit de le dire. N’est-ce pas cela la démocratie, qui elle aussi fait appel à la notion de liberté de la presse ? Là est toute la question.

Mais diantre ! Où sont-elles passées, ces valeurs que prônent les partis politiques en leur sein ? Les valeurs que prêchent certains partis comme : « Union-Responsabilité-Dignité ; Unité-Justice-Progrès ; Démocratie-Justice-Progrès ; Dialogue-Tolérance –Paix ; Unité-Patriotisme-Loyauté ; Le Gabon pour tous … » ? Fouler ces valeurs au sol ne restera pas sans doute impunies. Bien dommage qu’il soit bon pour aller défendre le peuple au Palais Léon-Mba. Il faut ce genre de parlementaire pour introduire les lois de la violence, pour la violence et par la brutalité. Il nous faut des députés de cette nature sauvage. Ces députés qui ont cet instinct animal pour animer la galerie au sein de cette auguste hémicycle. Oui, il nous faut ce genre de député pour voter et célébrer les lois de la violence pour enfin les promouvoir dans les rues, les écoles, et même dans les ménages. Ce serait un exemple type de législateur. Un prototype sans égal !

Des têtes pensantes, respectables et respectées, des sages et observateurs de la scène politique gabonaise ne resteront pas insensibles face à ces actes qui n’honorent pas notre jeune démocratie. Le Cardinal de Retz n’avait-il pas coutume de dire : « Lorsque ceux qui commandent ont perdu la honte, ceux qui obéissent, perdent le respect ». C’est à consommer avec modération, que dis-je, c’est à méditer ! Mais n’oublions pas, chers messieurs, que la presse, c’est la parole à l’état de foudre, nous dit Chateaubriand. C’est l’électricité sociale. Pouvez-vous faire qu’elle n’existe pas ? Plus vous prétendez la comprimer, plus l’explosion sera violente. Il faut donc vous résoudre avec elle.Je dois reconnaître en toute honnêteté que certains de nos confrères peuvent sortir du cadre de ce qui fait d’eux de professionnels de l’information.Comme dans toute corporation d’ailleurs ;il y a des brebis galeuses.

Sans être le bon exemple, le métier de journaliste commande de rappeler aux gouvernants leurs devoirs. J’ai appris que : « La liberté de la presse, c’est la possibilité d’aller chercher l’information, la liberté de la publier et de la recevoir. S’il manque un des trois éléments, il y a privation d’une des libertés ». La liberté d’expression est inséparable de la liberté de la presse. Elle est considérée comme un point essentiel, qui est d’ailleurs inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.Ne soyons pas de ce pays où ceux qui causent du tort aux autres, violent les lois, sont acclamés et ceux qui subissent l’abus d’autorité, sont condamnés. « Lorsqu’un innocent est condamné, c’est l’affaire des honnêtes gens », nous rappelle Jean de La Bruyère.

L’œil du Soleil,Etudiant-Juriste-Journaliste

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