"Notre ennemi, c’est la gouvernance qui permet l’accaparement de nos terres,..."

15 août 20230
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Je ne suis ni une héroïne, ni une personne exceptionnelle. Mon histoire, c’est celle des Gabonaises et des Gabonais de ma génération et même de plusieurs générations après nous. Nous avons bénéficié de l’action d’un État protecteur qui plaçait la formation comme valeur et comme priorité.

Je suis une enfant de la République, formée à l’école de la République pour servir son pays. C’est la République qui a fait que des filles et des fils de cultivateurs, de pêcheurs ou petits fonctionnaires que nous étions, et parmi lesquels se trouvaient beaucoup d’orphelins, deviennent des pilotes, des ingénieurs, des médecins, des professeurs, des menuisiers, des infirmiers...

C’est la République qui a permis que chaque enfant réalise son rêve sans être condamné par la condition de ses parents. C’est la République qui a payé nos études dans les meilleures universités et grandes écoles du monde. Nous devons tout à la République.

C’est pour la restauration de cette République que nous nous battons à l’Union Nationale, c’est cette République qui justifie mon engagement de toujours et c’est pour cette République que je suis candidate à l’élection présidentielle. Et il n’y aura jamais d’obstacle assez haut pour nous empêcher d’atteindre cet objectif.

Tel est le Gabon dont je rêve et dont nous allons reprendre l’ouvrage pour l’améliorer. Le Gabon de l’effort, du travail et de la solidarité ; le Gabon de la dignité, du respect et de la fraternité dans la diversité. Le Gabon qui permet à chacun de s’exprimer et de déployer son talent. Le Gabon qui récompense l’effort et assure un partage équitable des ressources. Bref, c’est le Gabon pour tous. Ce Gabon-là, c’est celui où les mots Union-Travail- Justice ont tout leur sens. C’est le Gabon du mérite, du don de soi, de l’ouverture à l’autre et du lien entre les générations. C’est le Gabon du 17 janvier 1990, celui qui nourrit des rêves du mieux-être pour sa jeunesse, place l’école au cœur de sa préoccupation et considère l’homme comme la mesure de toute chose.

En 2009, j’ai quitté le PDG pour protester contre la dérive monarchique que prenait la succession d’Omar Bongo Ondimba. Je l’ai fait pour dénoncer les manipulations qui ont conduit à la candidature d’une personnalité dont on savait tous qu’elle n’avait ni la légitimité, ni le leadership, et encore moins le sens du dévouement pour porter un dessein collectif. 14 ans après, les faits nous donnent malheureusement raison !

Comme nous en 2009, d’autres compatriotes ont à leur tour quitté le PDG en dénonçant une gouvernance chaotique qui mettait en péril notre vivre-ensemble. Je salue ici le sens patriotique et le courage des présidents Guy Nzouba Ndama et Alexandre Barro Chambrier qui ont pris le leadership de cette rupture pour rejoindre les rangs de l’opposition.

Quitter le PDG c’est comme ce que les Chrétiens nomment « Naître de nouveau ». Sans rien renier de mon engagement dans cette formation politique, en quittant le PDG il y a 14 ans, je me suis réconciliée avec moi-même, je me suis réconciliée avec mes convictions, j’ai retrouvé le Gabon et les Gabonais.

Nous n’avons qu’un seul objectif, donner au peuple Gabonais des raisons d’espérer. Des raisons de croire qu’un autre Gabon est possible. Nous affirmons qu’aucun Gabonais n’est notre ennemi. Notre ennemi, c’est cette mauvaise gouvernance qui génère le chômage, la vie chère, l’exclusion et la pauvreté. Notre ennemi, c’est la gouvernance qui détruit la route, l’école, l’hôpital et l’administration publique. Notre ennemi, c’est la gouvernance qui permet l’accaparement de nos terres, la prédation des richesses de notre sous-sol, et condamne les Gabonais à s’endetter pour survivre et même à la mendicité. Notre ennemi, c’est la gouvernance qui détruit notre identité culturelle et notre vivre-ensemble. Notre ennemi, c’est la gouvernance qui n’assure pas la sécurité de nos enfants victimes de crimes rituels, qui expose les citoyens aux braquages, aux cambriolages et aux réseaux mafieux. Notre ennemi, c’est la gouvernance qui n’assure plus aux retraités un traitement digne et le versement régulier et complet de leurs pensions.

En 2023, le Gabon du désordre, des humiliations, des spoliations, des emprisonnements arbitraires doit disparaître. En 2023, nous devons donner naissance à un État de droit et de liberté pour tous. Et nous allons le faire.

Je veux rassembler la communauté nationale pour construire notre pays. J’ai autour de moi des cadres compétents. Notre pays regorge de cadres valeureux quel que soit leur bord politique du moment. J’en connais au PDG comme dans l’opposition et dans la société civile. Nous avons une diaspora forte, dynamique, disposant d’une grande expertise dans les domaines les plus exigeants. Malheureusement, cette diaspora gabonaise est exclue de la gestion du pays au profit de personnes dont la seule compétence est d’apporter des marabouts au chef.

Avec Alternance 2023, nous sommes prêts à relever tous les défis.

 Aucune difficulté n’est insurmontable quand tous les enfants d’une même Nation regardent dans la même direction et travaillent à sauver leur pays ;
 Aucun obstacle ne peut empêcher les Gabonais d’atteindre le développement rêvé par nos anciens et espéré par notre jeunesse si nous cessons de nous regarder en membres de clans pour ne voir que des citoyens, filles et fils d’une même Nation.

J’ai donc, chers compatriotes, et vous l’aurez compris, un seul et unique programme : Rendre sa dignité, sa liberté et sa fierté au Gabonais. C’est ce combat qui rendra les autres possibles. Ensuite, les Gabonais, tous les Gabonais sans exclusive, devront s’asseoir, pour décider ensemble du devenir de notre pays et construire ensemble, et de nos mains, le Gabon voulu par les pères-fondateurs et dont rêvent nos enfants. Nous sommes une jeune et grande Nation avec une belle histoire et encore beaucoup de pages à écrire. Ne nous laissons pas distraire, venez nous rejoindre et ensemble sauvons notre pays.

Comme vous, j’ai vécu les présidentielles de 2009 et 2016. Comme vous, j’en garde des souvenirs marqués par leur violence et leur brutalité. Mais nous ne devons pas en faire une source de découragement ou une raison de démotivation. Bien au contraire, c’est Nelson Mandela qui nous apprend ceci : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. ». C’est toujours ce sage qui nous enseigne que : « La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute ».

Faisons comme Nelson Mandela : apprenons des expériences passées, tirons-en des enseignements, construisons notre stratégie, relevons-nous et avançons. Invitons nos parents, amis et connaissances à faire de même. Invitons-les à se relever, invitons-les à s’inscrire sur les listes électorales, invitons-les à se tenir prêts, invitons-les à récupérer chacun leur carte d’électeur, à voter et à exercer un contrôle citoyen du scrutin. Oui, mes chers compatriotes, c’est l’ensemble du peuple gabonais que j’invite à exercer ses devoirs pour enfin récupérer le pouvoir qui est le sien.

Je dois à la vérité de dire que le combat pour la démocratie au Gabon est le dernier combat de ma vie. Ma vie de mère, de grand-mère, de femme travailleuse et de patriote. Je le dois à mon pays. Nous le devons tous à notre pays.

Ce combat pour notre pays, je le mènerai avec détermination et avec fermeté. L’implication de chaque Gabonaise et de chaque Gabonais est la condition de notre victoire. N’ayez pas peur, n’ayons pas peur. Nous avons pour nous une arme bien plus redoutable : le bulletin de vote. Nous devons remporter cette élection dans les urnes, dans chaque bureau de vote afin d’imposer la démocratie à ce pouvoir qui l’a en horreur.

Dans cette bataille pour la démocratie, je serai en première ligne. Je ne reculerai pas, nous ne reculerons pas. Nous ne cèderons rien. Nous ferons face avec courage et fermeté.
Vive la République ! Que Dieu bénisse le Gabon ! Je vous remercie.

Paulette MISSAMBO,
Présidente de l’Union Nationale

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