AFFAIRE WADA : Les avocats de la défense montent au créneau

9 juillet 20180
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Condamné pour 20 ans de prison ferme par la Cour criminelle spéciale le 26 avril 2018, pour détournement des deniers publics, Blaise Wada séjourne à la maison d’arrêt de Libreville depuis bientôt deux ans. Les avocats de la défense, surpris par la lourde peine affligée à leur client, ne veulent pas rester les bras croisés. Ils comptent faire appel. Une conférence de presse a été organisée ce samedi 07 Juillet 2018 à la Chambre de Commerce de Libreville. Me Jean-Paul Moubembé et Me Martial Loundou, tous deux, avocats de la défense du sieur Wada Blaise , étaient les animateurs de cette rencontre avec les hommes des médias nationaux et internationaux. Ces deux techniciens du Droit disent ne pas être en possession de la décision écrite depuis le 26 avril dernier. Ils dénoncent également le vice de procédure et la violation du droit de la défense. Les pouvoirs publics sont interpelés à cet effet. C’est aussi là, une des raisons de ladite conférence de presse, dira Me Moubémbé.

De son arrestation à sa condamnation en passant par son jugement, l’affaire Blaise Wada a défrayé la chronique et continue de défrayer la chronique. Il a été condamné à 20 ans d’emprisonnement, le 26 avril 2018 par la Cour Criminelle spéciale. Les avocats, Jean-Paul Moubembé et Martial Loundou comptent bien faire appel de la décision. Cependant, ces avocats de la défense disent ne pas être en possession de ladite décision écrite. « Nous ne sommes pas là pour critiquer la décision de la justice. Nous sommes là pour interpeller les pouvoirs publics afin que les choses aillent au fond. Il faut permettre au condamné de jouir de ses droits  » dixit Me Moubémbé.

Pour cet avocat de la défense de Sieur Wada : « C’est la Cour criminelle spéciale qui a condamné notre client. Que cette même cour nous communique la décision. Depuis le 26 avril, nous ne sommes pas entrés en possession de la décision écrite. Notre client est à la maison d’arrêt sans aucune décision écrite. Quand une décision est lue, c’est qu’elle est écrite. Sur quelle base est-il gardé en détention ? Comment peut-on vivre dans un Etat de droit si on ne jouit pas de sa liberté », s’interroge l’avocat.

Me Martial Loundou a, lui aussi, évoqué clairement la violation grave des droits de la défense. « Nous sommes dans un Etat de droit. Nous pensons que les règles de droit n’ont pas été respectées en matière de procédure. Il ne faudrait pas que nous ayons le sentiment de faire d’un innocent un coupable et d’un coupable, un innocent ». Il estime que lorsqu’on évite la Cour des comptes, on falsifie la vérité. Aussi, poursuivra-t-il qu’il n’y a aucune décision qui justifie la présence de leur client à la maison d’arrêt.

Il a d’ailleurs évoqué les dispositions de l’article Premier en son paragraphe 23 de la Loi fondamentale qui dispose que : « Nul ne peut être arbitrairement détenu ; Nul ne peut être gardé à vue ou placé sous mandat de dépôt s’il présente des garanties suffisantes de représentation, sous réserve des nécessités de sécurité et de procédure. Tout prévenu est présumé innocent jusqu’à l’établissement de sa culpabilité à la suite d’un procès régulier, offrant des garanties indispensables à se défense. Le pouvoir judiciaire, gardien de la liberté individuelle, assure le respect de ces principes dans les délais fixés par la loi ». La Cour constitutionnelle est informée de la violation de procédure en matière de droit, dira Me Loundou. Aussi va-t-il rappeler à l’assistance en citant l’auteur du Contrat social, Jean Jacques Rousseau « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir ».

Les deux avocats de la défense ont dit compter sur les professionnels des médias pour faire ce qui leur revient de droit. Relayer l’information afin de faire triompher la vérité. « Nous avons tous un rôle à jouer afin que la dignité de l’Homme soit préservée ». Me Moubémbé salue par ailleurs l’opération « MAMBA ». Cette opération est la bienvenue soutiendra-t-il. « Je la soutiens aveuglement. Que cette opération se fasse de façon juste. Qu’elle ne soit pas un moyen pour régler les comptes aux amis. Tous ceux qui ont détourné les deniers publics, qu’ils soient de la majorité, comme de l’opposition, doivent être entendus. C’est cela l’Etat de droit » conclut-il.

Martial TSONGA MBICKA

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