ECOLE NATIONALE DE COMMERCE/La directrice renvoie un enseignant ayant refusé de recevoir une élève vêtue d’un pantalon

31 janvier 20180
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Le climat n’est pas tendre au sein de l’Ecole Nationale de Commerce de Port-Gentil. La gestion de l’établissement est décriée depuis quelques temps. Mme Pierrette Boussougou, Directrice, est reprochée de pilotage à vue, au détriment du règlement intérieur et de sa hiérarchie, le Ministère de l’enseignement professionnel.

Une nouvelle grogne d’élèves pourrait surgir dans le monde de l’éducation au Gabon. Dans la capitale provinciale de l’Ogooué-Maritime, étudiants et enseignants de l’Ecole Nationale de Commerce se sentent davantage frustrés par les violations flagrantes du règlement intérieur de la part de la Direction de l’établissement.

Les textes exigent que tout nouvel étudiant doit suivre les cours de la première à la quatrième année. Ce qui procure à l’apprenant un curriculum solide pour entrer dans le monde du travail. Or, une nouvelle élève a été parachutée en deuxième année sans être passée par la classe préliminaire. Surpris, les enseignants ont voulu savoir les raisons de la présence de cette jeune fille dans ce niveau d’études : « c’est une recommandation de la haut », aurait répondu la responsable, sans préciser de qui provenait ladite recommandation.

Au début du deuxième trimestre en cours, un autre fait étrange captive l’attention des acteurs de l’école. Une jeune fille de première année a l’autorisation d’aller en classe vêtue d’un pantalon. Le règlement interdit le pantalon aux filles. Ces dernières doivent porter une jupe et une chemise. Mais seule cette élève a le droit de se vêtir ainsi. A ce sujet, des enseignants ont rapporté les propos de leur patronne : « c’est la fille du Consule de l’Ambassade de France. Dans son pays, elle ne portait que des pantalons », par conséquent, l’élève ne peut porter la jupe exigée par le règlement intérieur, fallait-il comprendre.

Ayant refusé de recevoir l’élève habillée en garçon dans sa classe, un enseignant a été renvoyé de l’établissement. « Voici une directrice qui pense que nous sommes encore sous l’époque coloniale ; pour elle, les ordres des blancs sont des décrets », a fustigé un enseignant très en colère. Il estime que si la fille au pantalon était l’enfant d’un gabonais Lambda, elle n’aurait jamais eu droit à ce traitement de faveur.

Dans le pays, l’univers de l’éducation est très souvent enclin à ce type de situation. Une stratification est visible à travers le traitement accordé aux apprenants. Il suffit parfois de porter le nom d’une famille aisée pour avoir un traitement particulier au sein de l’établissement. Certains membres du corps enseignant ou du corps administratif espérant, par cette pratique, obtenir des faveurs des parents haut placés.

GMN

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